Histoires de réussite SOS : Marcher à travers l'histoire

Tuesday, July 2, 2019
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Raphaël Adou debout devant son ancien domicile SOS.

Grandir dans le premier village d'enfants de SOS en Afrique

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Raphaël Adou, j'ai 58 ans et je suis ivoirien. Je suis né en 1962 d'une mère ivoirienne et d'un père européen que je n'ai jamais connu. Être d'origine mixte a été difficile en grandissant car ma famille maternelle ne m'a jamais reconnu. À l'époque, les enfants métis étaient considérés comme des parias par la plupart des communautés et étaient généralement placés dans des orphelinats spéciaux tels que « le foyer des métis » où la plupart des enfants métis étaient envoyés. Ma mère a essayé de m'y placer deux fois mais j'étais trop jeune pour y être admise, donc par hasard je suis devenu l'un des premiers enfants du village d'enfants SOS d'Abobo-Gare, que j'ai rejoint en 1969-70. Aujourd'hui, je suis l'ancien enfant SOS vivant le plus âgé de cette génération. Je suis marié et j'ai moi-même quatre enfants, deux garçons et deux filles. J'aide aussi à subvenir aux besoins de trois autres enfants, deux filles et un garçon.

Raphael Adou montrant le village SOS à Abobo-Gare

Comment était Abobo à ses débuts ?

À cette époque, Abobo contrastait fortement avec la zone urbaine très dense qu'elle est aujourd'hui. C'était un endroit assez isolé rempli de plantations de palmiers, d'une végétation luxuriante et de routes poussiéreuses. C'était un monde de rêve pour les enfants. Nous passions la plupart de notre temps libre dehors à chasser les écureuils et à monter à cheval. Des arbres ont dû être abattus pour jeter les bases de ce qui deviendra plus tard le village d'enfants SOS d'Abobo-Gare. Je me souviens de vacances durant lesquelles on aidait des maçons à poser des briques. Quatre maisons « réservées aux garçons » ont été construites. Le premier était jaune, et les trois autres bleu, vert et rouge. Les enfants se déplaçaient d'une maison à l'autre au fur et à mesure qu'ils changeaient de classe à l'école. Les enfants s'organisaient pour étudier et faire leurs devoirs ensemble le soir. Il n'y avait pas de mères SOS au début. Nous avions un directeur de village que nous considérions comme notre père et plusieurs éducateurs, tous des hommes. Les mères SOS ne sont arrivées qu'un peu plus tard lorsque les filles ont commencé à être admises.

Photo en noir et blanc de Raphaël Adou enfant, debout à côté d'un cheval.

Vous souvenez-vous de votre première mère SOS ?

Je me souviens de deux d'entre eux en fait. La première était Monique mais elle n'est pas restée longtemps car elle avait des problèmes de santé. Le deuxième était Zaratou. Elle est encore vivante à ce jour et nous nous croisons parfois dans le quartier.

Comment votre expérience avec SOS a-t-elle façonné vos choix de vie ?

Mon expérience de vie avec SOS m'a donné envie d'avoir des enfants et de transmettre cette promesse de soins qui m'a été confiée. Ma mère SOS a eu un grand impact sur moi. Je n'avais jamais réalisé à quel point les mères étaient importantes pour garder les familles unies. Je n'avais également jamais connu ce genre d'amour auparavant.

Quels conseils avez-vous pour les enfants lorsqu'ils quittent SOS ?

Je pense que la chose la plus importante qu'ils doivent savoir est que la vie est une bataille sans fin et qu'il faut se battre pour cela, en saisissant toutes les opportunités qui se présentent à nous. Je me souviens qu'à l'époque nous avions la possibilité de diversifier nos formations professionnelles. Moi, par exemple, je suis comptable de formation mais je suis aussi agriculteur et j'ai aussi fait beaucoup de formation en mécanique. Il est crucial d'avoir plus d'une corde à votre arc.

 

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfantparrainer un village ou faire un don unique. Votre soutien contribuera à transformer la vie des plus vulnérables.

 

 

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, à parrainer un village ou à faire un don ponctuel. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.