Il est temps d'agir ensemble et de respecter les droits de l'enfant

Mardi, novembre 20, 2018
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Norbert Meder, PDG de SOS Villages d'Enfants International

Par Norbert Meder, directeur général de SOS Villages d'Enfants International

Née « dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité », la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (CRC) est l'un des traités internationaux les plus largement ratifiés et un puissant symbole d'espoir pour la réalisation d'un monde meilleur aux générations futures.

Il ne fait aucun doute que cet accord, adopté par l'ONU le 20 novembre 1989, est une réalisation historique pour les droits de l'enfant. Elle consacre dans le droit international le droit de chaque enfant d'être traité avec respect, dignité et égalité, et d'être protégé contre l'exploitation, les abus sexuels et la négligence. Elle oblige également les gouvernements non seulement à protéger et subvenir aux besoins des enfants, mais aussi à les aider à réaliser leur plein potentiel.

Depuis son adoption, la reconnaissance par la CDE que chaque enfant a le droit de « grandir dans un environnement familial, dans une atmosphère de bonheur, d'amour et de compréhension » a également été renforcée par un protocole appelant à mettre fin à l'utilisation d'enfants dans des conflits et l'adoption des Lignes directrices pour la prise en charge alternative des enfants. Les Lignes directrices, ratifiées à l'occasion du 20e anniversaire de la CDE, ont corrigé les lacunes importantes dans la mise en œuvre des droits des enfants qui sont soit sans protection parentale, soit risquant de la perdre.

Pas le temps de la complaisance

Malgré ces réalisations historiques, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Près de trois décennies après l'adoption de la Convention, le monde manque à son engagement d'offrir à des millions d'enfants un départ dans la vie sûr, aimant et attentionné.

Être à la hauteur de « l'esprit » optimiste de la CRC, tel qu'il est décrit dans son préambule, reste un combat. Les conflits prolongés, les troubles politiques, les déplacements massifs, les catastrophes naturelles et le changement climatique exposent des millions d'enfants à la séparation familiale et à la perte d'êtres chers, et mettent en péril leurs droits à la stabilité, à l'éducation et aux soins de base.

Les défis d'aujourd'hui sont d'autant plus redoutables si l'on considère que près de 30 % de la population mondiale a moins de 18 ans. Bon nombre de ces enfants et jeunes vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Pourtant, les enfants et les jeunes du monde entier devraient avoir la possibilité de progresser sur le plan économique et social et d'être des membres actifs de la société, quel que soit leur pays d'origine ou leur statut économique.

Des défis de cette ampleur nécessitent une action conjointe, comme la coopération internationale qui a conduit à la CDE. Au lieu de cela, nous voyons un nombre croissant de pays se retirer des efforts de coopération internationale. La Pacte mondial pour la migration, qui doit être adopté en décembre 2018 dans le but d'améliorer la coopération en matière de migration, en est l'exemple le plus récent. Les dirigeants de l'Autriche, qui assure désormais la présidence tournante de l'Union européenne, et de la Hongrie ont suivi les États-Unis en rejetant l'accord juridiquement non contraignant. Plusieurs autres pays européens ont également indiqué qu'ils ne le soutiendraient plus, ce qui complique davantage les efforts visant à relever conjointement les défis migratoires au sein de l'UE et envoie le mauvais signal au reste du monde.

L'expérience montre que les conflits, les déplacements et autres événements traumatisants détruisent le sentiment de sécurité d'un enfant et peuvent avoir un impact sur son bien-être tout au long de sa vie. Reconstruire une maison ou une école après une guerre ou une catastrophe est la partie la plus facile de la restauration d'une communauté et de donner à un enfant un sentiment de normalité. Le plus grand défi consiste à répondre aux besoins à long terme des enfants en matière de santé mentale.

Créer un monde meilleur

Nous vivons dans un monde imparfait où nous ne pouvons souhaiter la guerre, les conflits ou les calamités naturelles. Pourtant, l'imperfection n'est pas une excuse pour ne pas faire pression sur les dirigeants politiques pour qu'ils respectent leurs obligations en vertu de la CDE, traitent tous les enfants avec dignité et respect et leur donnent les moyens de déterminer leur propre avenir. Nous devons de toute urgence donner suite à l'engagement de la CRC en faveur du droit de tous les enfants à un départ dans la vie sûr, aimant et attentionné.

Si ces droits doivent être plus que des mots sur du papier, nous devons veiller à ce que les obligations fondamentales envers les enfants ne soient jamais ouvertes à la négociation. La meilleure façon d'honorer la CRC au cours de l'année à venir est d'être à la hauteur de son ambition et de construire un monde meilleur pour - et avec - les jeunes générations. Leur avenir définit le nôtre.

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, à parrainer un village ou à faire un don ponctuel. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.