La génération perdue de Covid

Vendredi, Mars 19, 2021
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Grandir seul est devenu encore plus difficile

Par Ingrid Maria Johansen, directrice générale, SOS Villages d'Enfants International


Il y a un an, les confinements pour lutter contre la pandémie émergente ont commencé à affecter nos vies. Beaucoup ont eu du mal à faire face, que ce soit à cause du chômage, des fermetures d'écoles, de la perte d'un être cher ou de la solitude. Cela signifie également découvrir qui est réellement là pour vous lorsque vous en avez le plus besoin.

Pour les jeunes qui se lancent dans le monde, cette année a été indéniablement difficile. Imaginez, alors que vous passez à l'âge adulte, n'avoir personne pour vous - pas de famille ou de réseau de soutien, ou peut-être que votre parent est trop débordé pour vous fournir l'amour et les conseils dont vous avez besoin. C'est une réalité pour des millions de jeunes aujourd'hui. 

Les statistiques mondiales sont définitives : bien que le virus lui-même ne constitue peut-être pas une menace directe pour les enfants et les jeunes, l'impact social et économique de la pandémie l'est certainement, en particulier pour ceux qui vivent dans des circonstances vulnérables. Des rapports font déjà état d'une hausse des taux de pauvreté et d'une aggravation des inégalités dans le domaine de l'éducation. Pendant ce temps, l'Organisation internationale du travail, citant une perte d'emploi chez les jeunes plus du double de celle des adultes, met en garde contre un risque réel de "génération perdue".

Pour ceux qui ont fait l'expérience d'une prise en charge formelle ou qui viennent de familles en difficulté - on estime qu'un enfant sur dix aujourd'hui - ces obstacles sont souvent aggravés. Prenons par exemple Kawtar, un sortant de soins du Maroc. Elle se préparait à obtenir son diplôme et avait hâte de commencer un stage dans le secteur de l'hôtellerie lorsque la pandémie a frappé. Elle a soudainement trouvé le monde et toutes ses opportunités fermées. Elle est retournée à la maison des jeunes pendant un certain temps, avec de nombreux autres sortants de soins, où elle dit que le stress était palpable. 

Déjà avant la pandémie, une enquête commandée par SOS Villages d'Enfants auprès de près de 2,000 25 jeunes dans plus de 1.5 pays a révélé que ceux qui ont grandi sans soins parentaux étaient 52 fois plus susceptibles d'être au chômage et qu'ils rencontraient de plus grandes difficultés pour obtenir un emploi à temps plein. . De même, dans un récent sondage auprès des participants à notre programme d'employabilité des jeunes YouthCan!, 19 % ont déclaré que la principale conséquence de la COVID-XNUMX dans leur vie était le chômage, une économie qui se détériore ou des difficultés à gérer une entreprise. 

Il est douloureusement clair que la pandémie est sur le point d'effacer des années de progrès constants. Pourtant, il y a de l'espoir. Nous savons qu'il est possible de trouver des opportunités dans la crise et de construire un avenir plus durable et équitable pour les adultes de demain.

Cela commence par le renforcement des familles afin que les enfants puissent grandir avec des relations stables. En ces temps difficiles, nous devons fournir des services de protection sociale accrus et un soutien financier direct aux familles en difficulté afin qu'elles puissent rester ensemble. Il est essentiel que nous garantissions l'accès à l'éducation pour tous les enfants et les jeunes et que nous investissions dans la réduction de la fracture numérique. Et nous ne devons pas sous-estimer le bilan de santé mentale de la pandémie. Aujourd'hui plus que jamais, les jeunes, en particulier ceux qui n'ont personne sur qui compter, ont besoin d'un soutien psychologique, de conseils et d'encouragements de la part de professionnels de la santé mentale, de soignants, de mentors et de pairs. 

Mais avant tout, nous devons écouter la voix des enfants et des jeunes et rester attentifs à leurs besoins face à l'incertitude. Nous devons favoriser les réseaux de jeunes et encourager un plus grand sentiment d'appropriation et de contrôle en soutenant les initiatives dirigées par des jeunes.

Chez SOS Villages d'Enfants, nous avons recueilli des expériences prometteuses : notre YouthCan mondial ! programme d'employabilité est un partenariat innovant entre les entreprises et la société civile. Des jeunes issus de milieux vulnérables développent des compétences d'employabilité et des bénévoles d'entreprise servent de mentors. En passant avec succès à un format en ligne, le programme a pu soutenir encore plus de jeunes que nous n'aurions jamais pu l'imaginer. Kawtar était parmi eux. Aujourd'hui, elle est employée dans le secteur de la restauration rapide, mais lorsque les entreprises au Maroc rouvriront, elle espère commencer un stage dans le secteur de l'hôtellerie.

SOS Villages d'Enfants est déterminé à faire partie intégrante d'un effort mondial coordonné pour soutenir les enfants et les jeunes à risque et mettre le monde sur la bonne voie vers les objectifs de développement durable 2030 et les promesses qu'ils offrent. Alors qu'il reste neuf ans au compteur, nous devons de toute urgence nous rassembler : gouvernement, société civile, prestataires de soins, familles et enfants.

À l'occasion du premier anniversaire de la pandémie, alors que beaucoup attendent que la vie revienne à une « nouvelle normalité », nous ne devons pas oublier ceux qui sont particulièrement mis au défi par la pandémie : les millions d'enfants qui grandissent seuls. Nos actions d'aujourd'hui sont l'héritage de demain.


 

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