Aggravation des crises en Haïti et impacts sur la santé mentale

Wednesday, July 12, 2023

Haïti est dans le chaos alors que la violence liée aux gangs atteint un niveau jamais vu depuis des décennies.  

 

Sans gouvernement fonctionnel, des gangs armés impitoyables exploitent violemment le vide du pouvoir pour étendre leur contrôle sur la capitale, Port-au-Prince. Ils terrorisent la population par des attaques, des enlèvements, des viols et des meurtres. La violence en cours provoque des traumatismes, la faim et la malnutrition, ainsi que la fermeture d'écoles et d'hôpitaux tandis qu'une épidémie de choléra réapparaît.  

 

Les gangs contrôlent de nombreuses routes et bloquent l'accès à un terminal de carburant critique, ce qui rend difficile l'acheminement du carburant vers différentes villes. Par conséquent, la nourriture, l'eau potable et d'autres biens essentiels se font rares, forçant des milliers d'enfants et de familles à fuir leurs foyers.  

 

« De nombreuses familles sont en difficulté et dépendent de notre aide pour survivre », déclare Faimy Carmelle Loiseau, directrice nationale de SOS Villages d'Enfants en Haïti. "Il y a un grand besoin de fournitures de base, mais aussi pour répondre aux besoins de santé mentale des enfants, dont certains ont directement subi des violences."  

 

Heureusement, les centaines d'enfants et de jeunes pris en charge dans les villages d'enfants SOS du pays sont sains et saufs. Les écoles SOS restent ouvertes et fournissent un repas quotidien à des centaines d'enfants de la communauté. Un autre point positif est que SOS Villages d'Enfants a été épargné par les attaques et les demandes des gangs de payer pour la sécurité.  

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Enfants sous-alimentés 

 

Selon la Banque mondiale, alors que huit Haïtiens sur dix ont moins à dépenser pour se nourrir, Haïti fait partie des dix pays les plus touchés par l'inflation des prix alimentaires.  

 

Le Programme alimentaire mondial rapporte que près de la moitié de la population haïtienne est confrontée à l'insécurité alimentaire et à la faim. Environ un enfant sur cinq ne grandit pas correctement en raison d'une mauvaise alimentation. Le personnel du programme de renforcement des familles de SOS Villages d'Enfants le constate régulièrement, explique Mme Loiseau.  

 

« La vie est dure, surtout pour les familles en difficulté avant même cette dernière crise », dit-elle. « Les familles monoparentales, dont beaucoup n'ont aucune chance de trouver du travail dans la crise actuelle, sont en difficulté. Ils n'ont pas d'argent pour acheter de la nourriture ou d'autres produits de première nécessité.

 
 
Les centres communautaires et les écoles de SOS Villages d'Enfants offrent aux enfants un repas quotidien. 

 

"Certains enfants viennent à l'école simplement pour avoir de la nourriture", explique Mme Loiseau. « Un enfant a été aperçu en train de ne pas terminer son déjeuner fourni. Lorsqu'on lui a demandé, il a dit qu'il le gardait pour le ramener à la maison avec ses sœurs aînées. Sa famille n'avait pas assez à manger. Fournir de la nourriture est la responsabilité des parents et les enfants ne devraient pas avoir à s'en soucier. Pourtant, nous voyons beaucoup de cela ces jours-ci. 

Les enfants ne sont pas épargnés 

 

La violence persistante et l'impunité généralisée ont conduit les habitants de plusieurs communautés à prendre les choses en main. Fin avril, de nombreuses brigades d'autodéfense ont émergé pour assurer la sécurité des quartiers, car la police n'avait aucun contrôle.  


 « Cela a quelque peu calmé la situation, mais nous ne savons pas pour combien de temps. Et ces brigades aussi ripostent violemment », dit Mme Loiseau. 
 
De nombreux enfants ont vu des membres de leur famille se faire tuer ou violer, ou ils ont eux-mêmes été victimes de violence. Certains ont perdu toute leur famille.  
 
« Il y a une demande croissante de familles d'accueil. Nous recevons beaucoup plus de demandes de prise en charge d'enfants, mais obtenir l'approbation des autorités est un long processus. L'année dernière, nous avons pris en charge 20 autres enfants, même si certains d'entre eux ont été réunis avec leur famille », explique Mme Loiseau.

Peur et traumatisme  

 

Les Nations Unies rapportent que plus de 160,000 XNUMX personnes ont été déplacées en raison des attaques de gangs violents qui se déchaînent dans les quartiers. 

 

« Nous avons un grand nombre de déplacés internes, d'enfants et de familles contraints de quitter leur domicile parce qu'ils n'étaient pas en sécurité », explique Mme Loiseau. «Nous voyons le SSPT chez les enfants et les parents. Il y a quelque chose à ne pas savoir ce qui va se passer aujourd'hui. Quand vous vous couchez, vous ne savez pas si vous pourrez sortir de chez vous le lendemain. Les gens ici ont peur du lendemain. L'impact sur la santé mentale est grave."

 

« Nos collègues effectuent toujours des suivis auprès de leurs familles dans la communauté locale, même si la situation en matière de sécurité est telle qu'elle est. Les familles de notre programme de renforcement de la famille nous avertissent lorsqu'elles savent que quelque chose se passe et nous avertissent de ne pas venir ce jour-là. Nous devons faire de notre mieux pour maintenir le soutien aux familles dans le besoin. »

 

Le directeur national souligne l'importance du soutien en santé mentale. SOS Villages d'Enfants utilise toutes les ressources disponibles pour fournir un soutien psychosocial aux enfants et aux parents. Des psychologues sont présents dans ses écoles, ses villages et ses dispensaires mobiles. 

Les Canadiens qui souhaitent aider les enfants vulnérables sont encouragés à parrainer un enfant, parrainez un village SOS ou faire un don unique. Votre soutien changera la vie des enfants orphelins, abandonnés et autres enfants vulnérables. S'il vous plaît aider aujourd'hui.